La maire de Bourg-lès-Valence a bien célébré un mariage ce samedi. Mais ce n’était pas celui de Bilel et Sylvie. Ce couple franco-tunisien devait s’unir dans l’après-midi, mais Marlène Mourier avait annoncé mercredi qu’elle refuserait, soupçonnant un mariage « insincère », en s’appuyant notamment sur une audition de l’intéressé au cours de laquelle il aurait « avoué » vouloir se marier « pour les papiers ». Une décision qui a fait le tour des médias nationaux. Marlène Mourier a d’ailleurs reçu, depuis, de nombreux soutiens de la part de ses collègues maires ; des élus dont elle entendait à travers cette décision « libérer la parole ».

« Un choix que j’assume »

« C’est un choix que j’assume vraiment. Oui, je sais que je risque des sanctions », glisse Marlène Mourier.

En l’occurrence : 5 ans d’emprisonnement, 75 000 euros d’amende et une peine d’inéligibilité, dont elle n’avait pas peur, comme elle l’avait expliqué dans une vidéo réalisée par Chérie FM Vallée du Rhône, et déjà vue à plus d’un million de reprises. Mais elle explique qu’elle n’aurait pas réussi à les unir. « Je ne pouvais pas les regarder dans les yeux, je me serais sentie complice ». Marlène Mourier dit toutefois ne pas avoir eu de nouvelles du parquet ces derniers jours.Pour rappel, le Procureur de la République, qui avait fait savoir qu’il ne s’opposait pas à ce mariage, avait aussi indiqué à la première magistrate qu’il la poursuivrait si elle ne célébrait pas cette union.

La (non) mariée veut porter plainte

De son côté, la (non) mariée qui s’est présentée seule à la mairie, affirme qu’elle ne « [va] pas en rester là. Je vais déposer plainte pour diffamation, je vais faire appel à un avocat ». Cette Bourcaine de 51 ans dit aussi avoir fait une lettre au président de la République. Elle estime que Marlène Mourier « essaie » de « récupérer des voix pour être réélue une troisième fois. Elle fait un coup de buzz ». Dans une autre interview accordée à Chérie FM Vallée du Rhône, Sylvie évoquait du « racisme » de la part de l’édile. Cette dernière lui répond : « à partir du moment où ce sont des gens en situation régulière… j’en marie tous les jours ! »