La colère monte chez les représentants de la CGT d’Iveco Bus à Annonay. Plusieurs d’entre eux ont pris la parole ce lundi matin pour dénoncer la situation dans l’entreprise. Transition énergétique oblige, ces derniers mois, l’usine se consacre en grande partie à la production d’un véhicule électrique, et bientôt d’un bus circulant à l’hydrogène.

« Au détriment de l’humain »

Or selon eux, cette productivité se ferait au détriment de l’humain. Les représentants syndicaux n’y vont pas par quatre chemins. Ils disent constater que ce rythme entraînerait une augmentation des accidents du travail, une explosion des alertes de « danger grave et imminent » et un retour de clients mécontents. « L’attitude de la direction est inédite et très, très dangereuse », dénonce l’un des représentants. Malgré une augmentation de l’effectif, les recrutements réalisés jusqu’à présent ne seraient pas suffisants pour répondre à la demande. La CGT y voit un manque d’anticipation face à la montée en cadence.

« Il manque 300 personnes »

« Il y avait un objectif de monter à huit tractions à partir de janvier. Réellement, on en a fait quatre par jours. Donc on voit que en doublant les équipes, on arrive à en faire moins que l’année dernière. C’est bien qu’il y a un problème quelque part », déplore Steven Bethon, délégué syndicat central pour la CGT Iveco France.  « Il manque cruellement aujourd’hui 300 personnes, donc c’est bien qu’il y a des endroits dans l’entreprise où il y a des salariés qui font le double du travail ,parce qu’il manque de personnel ».

« Il va y avoir un mort ! »

Toujours selon le syndicat, il faudrait une centaine de soudeurs supplémentaires pour pouvoir coller à la hausse de la demande. Raphaël Foïs, responsable de l’Union locale CGT d’Annonay, dénonce un problème d’attractivité et de salaires. « La main d’oeuvre qualifiée ne se voit pas travailler au SMIC », analyse-t-il. « Si on continue dans ces conditions là, on va avoir un très, très gros accident. il va y avoir un mort », lâche Steven Bethon. Pour l’instant, la direction d’Iveco Bus n’a pas encore pu répondre à nos sollicitations.