C’est un euphémisme de le dire : les chiffres de la Sécurité routière ne sont pas bons dans la Drôme. Alors que l’année 2024 avait été une année particulièrement mauvaise, la tendance se confirme et s’amplifie en 2025. 37 personnes ont perdu la vie depuis le début de l’année sur les routes du département, et 385 ont été blessées, selon les chiffres présentés hier par la préfète de la Drôme, Marie-Aimée Gaspari. Le nombre d’accidents est en hausse de 6%. La vitesse, l’inattention, la consommation d’alcool et celle de produits stupéfiants représentent les quatre causes majeurs d’accidents mortels dans notre territoire.

Protoxyde d’azote : vers un arrêté plus restrictif

Mais en matière d’addictions, les autorités s’inquiètent aussi d’un phénomène plus nouveau : la consommation de protoxyde d’azote. « Un facteur récent et inquiétant », selon le commandant Philippe Wagner, à la tête de l’Escadron départemental de contrôle des flux de la Drôme. Ce produit très prisé pour son effet hilarant, est de plus en plus utilisé par les conducteurs. Il est d’ailleurs suspecté d’être en cause dans un accident mortel survenu récemment dans la Drôme. 

La préfète de la Drôme a ainsi prévu de renouveler et renforcer l’arrêter interdisant la consommation de protoxyde d’azote sur la voie publique, en y intégrant le port et le transport. Récemment, la Fondation Vinci Autoroutes a lancé une campagne de sensibilisation centrée sur le risque lié à la consommation de ce produit avant de prendre le volant. 

Environ 2000 permis suspendus depuis début 2025

Ce triste bilan tombe alors que les forces de l’ordre ont multiplié les contrôles depuis le début de l’année. Entre janvier et septembre, près de 35 000 infractions ont été enregistrées, donnant lieu à environ 2000 suspensions de permis. 44% d’entre elles étaient liées aux stupéfiants (en hausse de 7,8%), 27% à l’alcool et 27% aussi à la vitesse. Sur ce dernier point, le déploiement de véhicules radars « Dexter » au milieu de l’été a permis de constater plus de 2300 infractions, dont les trois quarts en semaine.

Une réponse pénale plus ferme

Sur le plan judiciaire, le tribunal de Valence enregistre une augmentation du nombre d’affaires d’accidents. Dans ces dossiers, le Procureur de la République de Valence note une hausse de 25% du nombre de conduites sans permis. Le chef du Parquet constate par ailleurs que dans un tiers des affaires d’infractions routières, une atteinte au droit de conduire avait été prononcée. Un problème d’addiction est relevé dans la moitié des affaires d’infractions routières. En face, la réponse pénale se veut de plus en plus ferme.

Des banderoles pour sensibiliser

Une campagne de sensibilisation aux accidents est prévue au mois de décembre : elle se matérialisera par des banderoles installées aux entrées et sorties des 20 principales agglomérations du département, mais aussi le long des routes nationales et départementales.