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Drôme-Ardèche : qui étaient nos sorcières au Moyen-Âge ?

Image illustration. Crédit : cocoparisienne // Pixabay.

En ce dimanche 31 octobre vous risquez de voir beaucoup de nez crochus et de chapeaux pointus… Les sorcières, elles sont évidemment l’un des symboles d’Halloween, mais savez-vous qui étaient vraiment ces personnages mythiques ? La semaine dernière, Yohann Fourey était notre invité en studio pour nous parler de ces magiciennes légendaires qui ont beaucoup fait parler d’elles en Drôme et en Ardèche.

En 2017, l’historien et professeur à Montélimar, Yohann Fourey, publie le livre Histoire et légende de la sorcellerie en Drôme-Ardèche. Pour rédiger cet ouvrage il a fouillé dans les archives locales afin de retrouver les traces de ce qu’on appelait la sorcellerie. « Il y a beaucoup d’historiens en Drôme et en Ardèche, reconnait-il. Mais ils étudient souvent l’histoire avec un grand H. Moi j’avais envie de m’intéresser au folklore, de comprendre ce qu’il se passait dans nos campagnes et dans la vie de nos ancêtres. »

Une sorcière vampire en Ardèche du sud

Outre les pratiques de sorcellerie, il a aussi étudié les procès du Moyen Âge. L’historien en choisit notamment deux qu’il détaille dans son livre. Un premier concernant un cas de vampirisme, à Meysse, en Ardèche. Cette femme aurait capturé des enfants pour leur sucer le sang. Elle a été condamnée à mort et brûlée sur un bûcher. Le deuxième procès est celui d’une supposée sorcière du plateau ardéchois. Elle était accusée d’amener le mauvais oeil à sa voisine, rn revanche, cette « sorcière » a été innocentée… Une chance !

Tortures, épreuve de l’eau, bûcher… La justice du Moyen Âge

Car il faut savoir qu’au XVe siècle, la justice pouvait être expéditive et particulièrement barbare. Il y avait notamment « la question », qui était en réalité une séance de torture pour faire avouer l’accusée. Si elle s’y refusait, elle était alors plongée dans l’eau avec des poids. Si elle était innocente elle se noyait mais si elle était coupable de sorcellerie son corps remontait à la surface. S’en suivait une mort par le feu, sur un bûcher. A la fin du Moyen Âge ces pratiques sont devenues plus rares, bien que des sorcières aient encore été amenées sur le bûcher à la période de la Renaissance, notamment entre les années 1600 et 1700. 

Les sorcières, « des personnes comme vous et moi »

Si certaines sorcières étaient accusées de vampirisme, ou encore d’invocation de démons, notamment en sud-Ardèche, les sorcières et sorciers n’étaient pas toujours aussi effrayants. « C’était des personnes comme vous et moi », explique Yohann Fourey. Elles vivaient souvent à la campagne et avaient des connaissances médicales. Problème : « Au Moyen-Âge, le religieux prenait beaucoup de place, notamment au niveau des soins puisque c’était très souvent les prêtres qui exerçaient la médecine », rappelle l’historien. En faisant concurrence aux prêtres, avec des connaissances parfois plus pointues sur l’usage des plantes, les sorcières allaient contre l’ordre établi de l’époque et ça ne plaisait pas à tout le monde. Elles étaient parfois dénoncées par le voisinage et sévèrement jugées. 

Image illustration. Crédit : ksyfffka07 // Pixabay

Le village d’Allan sauvé par un sorcier

Toutefois, certaines, ou certain en l’occurrence, ont aussi été honorés pour leurs dons supposés. A Allan, dans la Drôme, un sorcier a, par exemple, été anobli par le roi de France pour avoir sauvé le village drômois d’une invasion barbare.

Six siècles plus tard, la sorcellerie n’a pas complétement disparu en Drôme et en Ardèche. « Les sorciers et sorcières utilisaient l’art des pierres et l’art des plantes, rappelle Yohann Fourey. De nos jours il y a des techniques de soin un peu « new-age » qui utilisent les mêmes méthodes que nos sorcières du Moyen Âge. »

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Écrit par Pauline De Deus

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