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Annonay : manque de soignants et hôpital en tension

Illustration. Image par Julio César Velásquez Mejía de Pixabay.

5700 lits de moins, 25 établissements fermés… En 2020, l’hôpital public français a de nouveau subi une baisse de son offre de soin. En cause notamment le manque de personnel. Les professionnels de soin font défaut un peu partout en France et particulièrement dans les zones éloignées des grandes ville. C’est le cas au centre hospitalier d’Ardèche Nord (CHAN), comme en témoigne Sylvie Jay, médecin réanimateur et présidente de la commission médicale d’établissement.

Il n’y a plus de patients Covid19 à l’hôpital d’Annonay. Un soulagement mais le répit pour les soignants n’aura été que de courte durée… Car depuis l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale, la tension dans les hôpitaux est montée d’un cran. A Annonay, les services ont été imputés d’une vingtaine de professionnels. Une mesure que la médecin réanimateur, Sylvie Jay, juge essentielle mais qui intervient « sur un service public extrêmement malade », explique-t-elle. « En effectif normal cette réduction de personnel pourrait être absorbée facilement mais là c’est compliqué. »

Un manque de personnel disponible

En cause : le manque de personnel qualifié sur le marché. « On ne trouve pas d’infirmière anesthésiste, les médecins sont une denrée très rare… Et puis le service public n’attire plus beaucoup », confie la médecin. Depuis ses débuts à l’hôpital d’Annonay, il y a plus de 30 ans maintenant, les aspirations et attentes des jeunes soignants ont bien changé. « Les médecins, comme les autres, n’ont pas envie de travailler six jours et demi sur sept, ils veulent plus de temps pour eux… Pour une personne qui part à la retraite il nous en faut quasiment deux. Sauf qu’on n’en a déjà pas un pour un », déplore Sylvie Jay.

Mobilisation de soignants à Annonay en juin 2020.

De grands chantiers nécessaires

L’autre difficulté c’est aussi la concurrence avec le privé. « Tant qu’il y aura un delta de rémunération aussi important entre le public et le privé c’est difficile de lutter… » Pourtant, la soignante de répète : « l’hôpital public c’est fondamental ! » Alors que le Segur de la santé semble pour l’instant insuffisant pour répondre aux difficultés de l’hôpital public, aux yeux des soignants, de grands chantiers vont être nécessaires. Au risque, le cas échéant, d’arriver à l’épuisement des professionnels en poste après un an et demi de crise sanitaire. « Un service de réanimation c’est une usine à feu continu. Il faut qu’il y ait quelqu’un 24 heures sur 24 », illustre Sylvie Jay, avant de poursuivre : « Alors quand on est à effectif complet c’est facile mais quand on ne l’est pas. Et bien il faut quand même qu’il y ait quelqu’un… » 

3009 7H30 HOPITAL MANQUE

3009 8H30 HOPITAL CHANGEMENT

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Écrit par Pauline De Deus

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