Hausse de la cyberdélinquance, plus de caméras en ville, une réponse pénale rapide face au trafic de stupéfiants… C’est, en quelques mots, le bilan du Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance (CLSPD) qui s’est tenu lundi à Annonay.
📆 06/12/21 : le sous-préfet de Tournon a participé à l’installation du Groupe local de traitement de la délinquance et au Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance d’Annonay, en présence de la Procureur de la République, du maire et @Gendarmerie_007 🤝 pic.twitter.com/VvYiFjqICX
— Préfet de l’Ardèche (@Prefet07) December 7, 2021
Durant une journée les gendarmes, policiers municipaux, procureure de la République de Privas, Préfecture, associations et municipalité se sont réunis pour faire un bilan de l’action menée autour de la lutte contre la délinquance. Parmi les priorités aujourd’hui : la médiation dans les rues et la lutte contre les violences intrafamiliales. « On s’est aperçu qu’elles avaient explosé avec le confinement et le couvre-feu », rappelle le sous-préfet de Tournon-sur-Rhône, Bernard Roudil.
Les arnaques sur le web de plus en plus courantes
Autre phénomène qui explose depuis le confinement, « les infractions économiques et financières sur le web », souligne le capitaine Menino, qui est aux commandes de la compagnie de gendarmerie de Tournon-sur-Rhône. Une forme de délinquance qui est, certes, ancienne dans la façon de faire, mais nouvelle dans le volume. Avec les confinements successifs, l’usage du web s’est intensifié et les arnaques aussi ! Sans compter sur le public adolescent, des victimes potentielles qui ont accès à internet de plus en plus tôt. Auprès de ce public, d’ailleurs, une autre problématique fait aussi un bond, c’est celle du cyberharcèlement.
Pour faire face à cette nouvelle délinquance, les gendarmes de l’Ardèche comptent notamment sur la prévention. « Comment faire un mot de passe ? Où signaler les mails frauduleux ? Avec la prévention on évite les victimes mais on évite aussi le passage à l’acte », insiste Daniel Menino. Le capitaine conseille surtout de ne pas croire aux trop belles affaires et, en cas de doute, de ne pas hésiter à se rapprocher de la brigade.
Une économie souterraine importante
La délinquance « plus traditionnelle » n’est pas absente pour autant de la cité des inventeurs. « Il faut dire les choses comme elles sont, il y a un certain nombre de quartiers où une économie souterraine liée aux stupéfiants existe », déclare le sous-préfet de Tournon-sur-Rhône. « Quand les gendarmes démantèlent des réseaux, on s’aperçoit qu’il y a quelques représailles avec des voitures et des poubelles qui brûlent. » Pour lutter contre ce trafic, la procureure de la République a décidé de doter la ville d’un nouvel outil : le groupement local de traitement de la délinquance (GLTD). L’objectif de ce dispositif est d’apporter une réponse pénale rapide, dans les six mois à venir, sur les faits signalés liés au trafic de stupéfiants à Annonay. En Ardèche, seuls deux GLTD ont été mis en place : à Aubenas et donc à Annonay.
Les caméras au secours de la tranquillité publique
« La question de la tranquillité publique s’appuie sur deux jambes : la prévention, mais également l’aspect sécurité et protection », explique le maire d’Annonay, Simon Plénet. D’un côté comme de l’autre, la ville a son rôle à jouer. Pour la prévention, la municipalité compte notamment sur ses médiateurs de proximité qui ont encore été renforcés récemment. Avec trois adultes relais présents sur différents quartiers, et un en cours de recrutement, Annonay est la ville qui compte le plus d’agents de ce type en Ardèche. Leur rôle : créer du lien mais aussi accompagner et orienter les personnes en difficulté. Autre projet, lié à ce volet prévention, c’est la maison des adolescents qui va ouvrir ses portes prochainement.
Bientôt une maison pour les ados
Début janvier une maison des adolescents va ouvrir ses portes à Annonay. Avec ce projet, la clinique Chiron va constituer une équipe pluriprofessionnelle pour accompagner les adolescents dans les questions et difficultés qu’ils peuvent avoir, en toute discrétion. Notamment autour des problèmes de mal-être ou de harcèlement. Une présence physique sera assuré au rez-de-chaussé de la tour des Cévennes, avenue de l’Europe, ainsi qu’une permanence téléphonique.
Pour la protection de l’espace public, cette fois, la mairie compte sur les caméras. Aujourd’hui 54 caméras sont actives, 57 supplémentaires devraient être installées prochainement, une fois le raccordement à la fibre optique effectué. Une autre piste est aussi à l’étude : la vidéo-verbalisation pour sanctionner les contrevenants à partir des images enregistrées par les caméras.
En matière d’effectifs, si la ville d’Annononay est l’une des mieux dotée du territoire, avec une cinquantaine de militaires, la municipalité cherche tout de même à obtenir des renforts. « Ce sont des effectifs importants mais on pense qu’ils peuvent être encore confortés. La sécurité c’est aussi la présence sur le terrain en lien avec la population« , assure Simon Plénet. Ce dernier a saisi le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour obtenir des effectifs de gendarmerie supplémentaires.
Vidéoprotection VS vidéosurveillance
Les caméras installées en ville font, d’après la municipalité, parties d’un dispositif de vidéoprotection. Le maire Simon Plénet indique que, contrairement à la vidéosurveillance, personne n’observe en direct les images capturées par les caméras. Ces images sont enregistrées et en cas de besoin, dans le cadre d’une enquête, elles peuvent être visionnées par les autorités.
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