Des chaussures produites en France : c’est une première étape franchie en Europe pour la relocalisation industrielle et c’est en Ardèche que ça se passe. A Ardoix, l’usine ASF 4.0 a été inaugurée jeudi 16 septembre. Et dès la semaine suivante, la production débute à grande échelle avec des lignes dernières générations et une vingtaine d’employés.
Pour que l’Asie ne soit plus « l’usine du monde », pour « répondre aux enjeux des marchés locaux », pour « reconquérir la production sur notre territoire »… Autant d’objectifs rappelés par les élus, partenaires et acteurs du projet lors de l’inauguration de la nouvelle usine de Chamatex Group à Ardoix, Advanced shoe factory 4.0 (ASF 4.0).
Deux modèles de chaussures de sport
Un an après la pose de la première pierre l’usine ouvre ses portes à la date prévue. Depuis au moins deux ans, ce projet créé par Chamatex group est en gestation avec des partenaires tels que les marques de sport Salomon, Babolat et Millet. C’est d’ailleurs pour Salomon qu’ASF 4.0 va produire ses premières paires de chaussures. Deux modèles printemps/été ont déjà été développés : la Captiv pour la randonnée urbaine et la Metacross pour le road running. « A ce jour on a des commandes pour faire 56 000 paires dans les deux modèles« , précise Lucie André, directrice opérationnelle d’ASF 4.0.
La spécificité de cette usine c’est surtout son innovation. « L’une des plus moderne du monde« , précise le président du groupe Chamatex, Gilles Reguillon. L’ensemble de la production est automatisée et la main d’oeuvre nécessaire réduite – une vingtaine de personnes par équipe. « Un pari indispensable pour être compétitif », précise la directrice, Lucie André. « Pour rester sur les mêmes prix, les mêmes niveaux de marges [que les chaussures produites en Asie] on est obligé d’automatiser. »
Objectif : 1 million de paires produites à Ardoix
L’usine devrait produire 500 000 paires de chaussures par an à partir de 2023. Puis dans les prochaines années une extension sera bâtie sur le site pour doubler la capacité de production. « D’ici la fin de l’année nous aurons décidé, acté, financé pour être capable de lancer les travaux, tout début de l’année 2022, de l’agrandissement de cette usine« , a confié Gilles Reguillon au micro de Chérie FM Vallée du Rhône. Autre ambition pour le président du groupe et d’ASF 4.0 : exporter son concept à l’étranger. Il rêve d’une construction jumelle aux Etats-Unis pour répondre à la demande américaine. « Mais pour ça, on se laisse une année de réflexion », a-t-il précisé, un sourire aux lèvres lors de son discours d’inauguration.
« La mise en route des lignes automatisées, c’est peut-être ça qui était plus compliqué. Et au final on a réussi, on a mis de l’énergie, on n’a pas pris de vacances. Et c’est vrai que le résultat est là mais parce qu’on a aussi la bonne équipe qui nous accompagne. »
Lucie André, directrice opérationnelle d’ASF 4.0.
« Tout ça c’est lié au coût de la main d’oeuvre en Asie, il est beaucoup plus bas qu’en Europe c’est la raison pour laquelle on est obligé d’automatiser fortement. Mais l’humain est malgré tout important : on a besoin de savoir-faire, de dextérité, de compétences… »
Lucie André, directrice opérationnelle d’ASF 4.0.
« Dès la semaine prochaine on se met en ordre de bataille pour démarrer. On a entre maintenant et le mois de mars pour produire 56 000 paires. »
Lucie André, directrice opérationnelle d’ASF 4.0.
« Cette usine est capable de sortir 500 000 paires par an, il faut les sortir ! Pour cela il faut former une première équipe, puis sur l’année 2022 monter progressivement à deux équipes, trois équipes… »
Gilles Reguillon, président de Chamatex group et d’ASF 4.0.
« Je suis passionnée de développement et de l’avenir. Aujourd’hui l’ensemble des actionnaires qui sont à nos côtés, Salomon, Babolat et Millet, plus certaines marques avec qui nous avons déjà signé des contrats, remplissent à eux seuls l’usine pendant 5 ans. »
Gilles Reguillon, président de Chamatex group et d’ASF 4.0.
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