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Félines : onze élus menacent de démissionner

« Il n’y a qu’à Félines qu’on voit cela« , soupire un commerçant du village. « C’est dommage, une si belle commune« , regrette un autre. Si tout le monde a vaguement entendu parler de conflits à la mairie, personne ne semble vraiment vouloir s’en mêler. Pourtant, jeudi 7 octobre, au conseil municipal la commune a connu un retournement politique inédit : neuf élus ont quitté la salle menaçant de démissionner de leur fonction. Retour sur cette situation hors du commun. 

Lors de ce conseil, ces neufs élus de la majorité ont demandé au maire de démissionner avant de quitter la séance. En cause, « un autoritarisme exacerbé qui n’a cessé de se développer« , explique la première adjointe Nelly Sourdillon, en début de conseil municipal, dans un long communiqué lu à l’assemblée. Les différents conflits sont exposés un à un et dans la salle, les habitants présents découvrent ce qu’ils soupçonnaient depuis plusieurs mois : une douloureuse fracture entre la tête de liste et une partie de ses colistiers.

Les démissions successives de quatre élus de la majorité en début d’année leur avaient déjà mis la puce à l’oreille. Des démissions suivies, au mois de mai 2021, d’une scission par 13 élus de la majorité qui avaient créé un groupe indépendant – ils ne sont plus que onze aujourd’hui. Un mois plus tard, le maire annonce être absent au conseil municipal. Il ne réapparaîtra pas en assemblée avant le conseil de ce jeudi 7 octobre, notamment suite à un arrêt maladie de deux mois.

Malgré les tensions quelques projets continuent tout de même de voir le jour. Avec notamment l’arrivée d’un médecin dans le village au mois de février.

Deux propositions : la démission du maire

Une nouvelle élection se profilerait-elle à Félines ? « Je ne vois pas trop comment on pourrait faire autrement », commente une habitante. Jeudi soir, le groupe « indépendant », constitué de onze élus – dont neuf présents – a fait deux « propositions » au maire : soit il devient simple élu, soit il démissionne purement et simplement. Dans le cas contraire, ce sont eux qui présenteront leur démission. Mais William Priolon n’a pas laissé place au doute : « Je ne céderai pas au chantage. S’il y en a qui sont si forts que ça, ils n’ont qu’à monter une liste. » Car si les onze conseillers municipaux décident effectivement de démissionner la préfecture aura trois mois pour organiser de nouvelles élections.

Pour les quatre élus d’opposition aussi, la démission du groupe et la tenue de nouvelles élections semble être la seule solution. « Le maire ne démissionnera pas et là, ça a été trop loin », réagit Christine Rogé. A ses côtés, Véronique Bongard acquiesce : « il faut que ça avance car aujourd’hui il y a plusieurs projets en attente, voire qui pourraient être remis en question. » Les deux élus citent notamment une unité de vie pour personnes âgées de 15 logements qui est prêt à démarrer. « Il ne manque plus que la signature du maire chez le notaire », assure l’une d’elles, avant d’ajouter : « Et même jeudi, on devait délibérer sur une subvention à destination d’une association pour un festival qui a lieu le 23 octobre mais le vote n’a pas pu avoir lieu. »

Un chantage aux indemnités ?

Concernant les griefs contre le maire, comme les habitants, les deux élus d’opposition, Véronique Bongard et Christine Rogé, les ont découverts jeudi au conseil municipal. Était-ce une surprise ? Pas vraiment. « Pour avoir travaillé avec William Priolon à Félines lors de la précédente mandature, j’avais connaissance de sa personnalité difficile et autoritaire », déclare Véronique Bongard. Christine Rogé, elle, l’a découvert bien assez tôt. D’après ses dires, outre des propos dénigrants, il y aussi eu ce vote au premier conseil municipal. Une voix contre une augmentation de 30 % de l’indemnisation du maire lui aura valu un an sans indemnité. « Quand je lui en ai parlé il m’a dit : mais si je me rappelle bien, tu n’as pas voté pour les indemnités », assure-t-elle.

Alors que les deux conseillères dénoncent une atteinte à la démocratie, le maire explique ce choix par de simples dispositions légales. « La hausse des indemnités correspondait à une loi de 2019 », réagit-il. Quant aux indemnités non-versés, « c’était un vote collectif« , souligne le maire. Un vote qui s’explique, selon lui, par une opposition non-constructive qui en mai 2020 – lors du vote – n’avait pas accepté la défaite. « Il faut savoir que l’on est l’une des seules communes à donner des indemnités à tous les élus. »

Des histoires comme celles-ci, il y en a des dizaines à Félines. Alors qui dit vrai ? D’où vient le problème ? À chacun sa propre idée mais une chose est sûre : « ça ne peut pas durer !! » s’agace un habitant. « On a l’impression que le village n’est plus géré, on est la risée des communes alentours. C’est désastreux ! »

Conseil municipal du 7 octobre 2021 à Félines

Réécoutez les extraits diffusés ce matin sur notre antenne

Quels sont les reproches faits au maire ? Les habitants étaient-ils au courant de ces conflits ?

Nelly Sourdillon, première adjointe de Félines.

0810 8H30 A FELINES

« Quand vous avez un genou à terre, on en profite. On vous appuie encore plus et on vous plante un coup de couteau dans le dos. » 

William Priolon, maire de Félines.

0810 8H30 B FELINES

Que va-t-il se passer maintenant ?

Nelly Sourdillon, première adjointe de Félines.

0810 7h30 A FELINES

« Je veux bien admettre qu’à certains moments il y a eu certaines choses mais c’est tout le monde qui doit se remettre en question. »

William Priolon, maire de Félines.

0810 7H30 B FELINES

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Écrit par Pauline De Deus

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