Le Parquet de Privas a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui ». C’est une nouvelle importante suite aux révélations des anciens salariés de Tetra Médical. Des témoignages qui se multiplient ces dernières semaines. L’enquête a été confiée « à la région de gendarmerie […] et à la direction du travail », a fait savoir la Procureure de la République de Privas Cécile Deprade à nos confrères de l’AFP. Tetra Médical avait pour spécialisation la fabrication et la commercialisation de matériel médical. Implantée dans la zone de Marenton à Annonay, elle a fermé ses portes en 2022.

D’importants problèmes de santé

D’anciens salariés ont depuis révélé avoir développé des problèmes de santé. Tous ont été en contact avec l’oxyde d’éthylène, utilisé pour la stérilisation des produits. Ils racontent avoir été testés avec de forts taux – bien supérieurs aux seuils tolérés – de la molécule dans le sang. Le produit a été classé “cancérogène, mutagène et reprotoxique”. Les témoignages sont édifiants.

« C’est pire que l’amiante »

Début février, Guy Rousset, de l’union locale CGT, s’inquiétait au micro de Chérie FM Vallée du Rhône. “La parole se libère mais beaucoup d’ouvriers sont décédés. Ces responsables devront rendre des comptes. Pour moi, c’est pire que l’amiante car on touche à plusieurs générations », expliquait-il.

De nombreuses mamans, encore enceintes à l’époque, constatent en effet que leurs enfants développent eux aussi des problèmes de santé. Elles veulent donc elles aussi des réponses des anciens dirigeants.

Une cellule psychologique

Le 21 février, d’anciens employés de Tetra Médical ont pu rencontrer Thierry Devimeux, préfet de l’Ardèche, et Simon Plénet, maire d’Annonay et président d’Annonay-Rhône-Agglo. Cette réunion a débouché sur l’annonce de la mise en place d’une cellule psychologique “pour répondre aux questionnements des ex-salariés et de leurs proches”. Elle a aussi permis d’annoncer l’ouverture d’une enquête administrative.